Le guide des interrupteurs à bascule

À la fois simples, pratiques et intuitifs, les interrupteurs à bascule sont des outils de commande indispensables pour nous permettre d’interagir avec les appareils du quotidien et les équipements industriels. Mais comment fonctionnent-ils ? Et comment bien les sélectionner pour une opérabilité et une durabilité optimales ?

Lettel vous livre tous ses conseils pour choisir des interrupteurs à bascule adaptés à vos besoins.

Interrupteur à bascule : définition et fonctionnement

Un interrupteur à bascule, ou commutateur à bascule, est un dispositif électromécanique qui permet d’ouvrir ou de fermer un circuit électrique à l’aide d’un bouton à bascule, ou d’un levier (on parle alors d’interrupteur à levier) que l’on actionne manuellement. Il sert ainsi à contrôler des fonctions, notamment de marche / arrêt, mais aussi de puissance ou de vitesse, sur différents types d’appareils.

Comment fonctionne un interrupteur à bascule ?

L’interrupteur à bascule fonctionne selon un principe de balancier, à l’aide d’un contact mécanique interne. Au moment où la bascule est actionnée par l’utilisateur, le mécanisme relie deux bornes conductrices, ce qui ferme le circuit – position ON : le courant peut donc passer et l’appareil se met en marche. Puis, quand la bascule est actionnée dans le sens inverse, les bornes se déconnectent et le circuit est alors ouvert –position OFF) : le courant est coupé et l’appareil s’éteint.

→ Bon à savoir : on distingue le commutateur à bascule du bouton poussoir. Alors que le bouton poussoir revient automatiquement à sa position initiale suite à la pression de l’utilisateur, l’interrupteur à bascule conserve, lui, sa nouvelle position une fois actionné (circuit ouvert ou fermé).

Les interrupteurs à bascule se composent des éléments suivants :

• Le boîtier : en plastique isolant le plus souvent, il permet de protéger les composants de la poussière, des chocs ou des intempéries. 
• La bascule : il s’agit de la partie accessible à l’utilisateur, qui permet de passer d’un état à l’autre. Elle peut être concave, ronde, carrée, plate… 
• Le mécanisme de bascule, qui permet d’alterner entre les positions. Il comprend généralement un ressort, ou un système à billes.
• Les contacts électriques fixes (bornes de connexion) : elles peuvent être à vis, à insertion rapide, en cosses… Elles permettent le raccordement du circuit externe.
• Les contacts électriques mobiles : généralement conçus en cuivre ou en argent, ils se déplacent avec la bascule pour ouvrir ou fermer le circuit électrique.
• Une LED, sur les interrupteurs avec indicateur lumineux.

Interrupteurs à bascule : exemples d’applications 

Les interrupteurs à bascule, appréciés pour leur simplicité d’utilisation, leur robustesse et leur durabilité, sont omniprésents dans notre quotidien. On les retrouve aussi bien sur les appareils domestiques, dans les véhicules, mais aussi sur de nombreux équipements industriels. 

Voici quelques exemples d’utilisations de commutateurs à bascule :

Comment sélectionner un interrupteur à bascule ?

Au moment de sélectionner un interrupteur à bascule, plusieurs critères doivent être pris en considération, tels que :

1. Le nombre de circuits

Le nombre de circuits et de positions gérés par l’interrupteur varie en fonction des modèles. On distingue ainsi :

Interrupteur unipolaire On-Off

Il s’agit d’un interrupteur unipolaire et unidirectionnel qui permet de commuter un seul circuit, avec deux positions (ON/OFF). Il peut donc être soit normalement ouvert (NO), soit normalement fermé (NF). Ce type de pôle est par exemple utilisé pour éteindre ou allumer la lumière.

Inverseur unipolaire 2 positions On-On

Ce dispositif unipolaire bidirectionnel comporte un circuit doté de deux sorties possibles : ON vers A ou vers B. Il permet ainsi de choisir entre deux états (par exemple, entre deux vitesses d’un ventilateur). Il permet, par exemple, de choisir entre deux lampes pour créer différentes ambiances lumineuses à partir d’un seul point de commande.

Interrupteur bipolaire On-Off

Commutateur bipolaire unidirectionnel, avec deux circuits indépendants contrôlés simultanément. Ce type d’interrupteur permet de couper la phase et le neutre au même moment, ce qui renforce la sécurité. Il est principalement utilisé sur les tableaux de commande d’équipements industriels ou encore sur des systèmes d’arrêt d’urgence.

Inverseur bipolaire 2 positions On-On

Interrupteur bipolaire bidirectionnel, qui permet de choisir entre deux circuits avec deux sorties chacun. Il s’agit du type d’interrupteur le plus polyvalent. Il est souvent utilisé pour les commandes complexes, notamment pour le contrôle de moteurs à courant continu (ponts élévateurs, plateformes motorisées…).

Inverseur bipolaire 3 positions On-Off-On

Interrupteur bipolaire bidirectionnel à trois positions, qui permet de basculer entre deux circuits tout en offrant une position centrale de coupure (off). Ce type d’interrupteur permet non seulement de sélectionner entre deux sorties, mais aussi d’interrompre complètement le circuit en position centrale. Il est particulièrement utile pour les applications nécessitant un arrêt intermédiaire, comme le contrôle de moteurs à courant continu (avance / arrêt / recul) ou les systèmes d’éclairage à double source.

Le choix du type de contact et de courant dépend avant tout du mode de commutation souhaité et du nombre de circuits à piloter. Ainsi, un commutateur SPST suffira pour des fonctions simples – marche / arrêt. Pour des commandes plus complexes, on privilégiera les interrupteurs SPDT, DPST ou DPDT. Dans certains cas spécifiques, comme la gestion de deux circuits avec une position neutre (arrêt), un interrupteur bipolaire à 3 positions ON-OFF-ON sera particulièrement adapté.

2. Le type de fonction

• Fonction maintenue : Cela signifie que l’interrupteur garde sa position après avoir été actionné. Par exemple, si on appuie pour allumer, il reste dans cette position jusqu’à ce qu’on le remette manuellement à l’état initial. C’est le cas typique d’un interrupteur de lumière classique.

• Fonction momentanée : Dans ce cas, l’interrupteur ne reste activé que pendant qu’on exerce une pression sur lui. Dès qu’on relâche, il revient automatiquement à sa position de départ. Ce type de fonctionnement est utilisé pour des boutons de sonnette, par exemple.

3. Le courant et la tension nominale

Un autre critère clé à prendre en compte au moment de choisir son interrupteur à bascule est la tension, en volts, et l’intensité du courant, en ampères, que le dispositif est capable de supporter. En effet, si le courant dépasse la valeur nominale du commutateur, cela peut entraîner des risques d’usure prématurée, de panne de courant ou de surchauffe. Il est donc essentiel de sélectionner un modèle dont les caractéristiques électriques sont supérieures ou égales aux exigences de votre circuit. Par précaution, on recommande généralement d’ajouter une marge de sécurité de 20 à 30 % par rapport au courant réel de fonctionnement.

Enfin, sachez que certains interrupteurs sont compatibles avec le courant alternatif (AC), d’autres avec le courant continu (DC), et certains avec les deux.

4. Le type de montage

En fonction de l’installation prévue, il faudra également veiller à choisir un mode de fixation adapté :

• Le montage à vis ou montage en panneau est le plus populaire. Il nécessite une découpe rectangulaire standard.
• Le montage sur circuit imprimé (PCB) pour les intégrations électroniques compactes avec soudure directe sur carte.
• Le montage sur rail DIN, surtout utilisé sur les boîtiers modulaires.

Le choix du montage dépend avant tout de l’usage, de l’emplacement et de vos préférences en termes d’installation. Assurez-vous de respecter les dimensions exactes de la découpe et de l’épaisseur du panneau pour assurer une fixation solide et sécurisée.

5. La résistance à l’environnement

Il est également important de choisir un interrupteur capable de résister aux aléas extérieurs (humidité, fortes chaleurs, poussières, débris…). Pour ce faire, pensez à vérifier :

• L’indice de protection – IP – à la poussière et à l’eau. Un IP40 suffit pour les utilisations au sein d’espaces intérieurs propres. Un IP65 assure une étanchéité aux jets d’eau, tandis qu’un IP67 garantit une protection temporaire contre l’immersion.
• Les normes de résistance mécanique – IK – pour les environnements exposés à des risques de chocs ou à de fortes vibrations. En milieu industriel, il est conseillé de choisir des commutateurs équipés a minima d’un indice IK08, voire IK10.
• Les températures maximales auxquelles l’interrupteur peut être soumis.

Pour répondre à ces besoins d’utilisation en environnements exigeants, nous proposons des capuchons d’étanchéité compatibles avec la majorité de nos interrupteurs à bascule. Ces accessoires permettent de protéger efficacement contre la poussière, l’humidité et les projections d’eau.

Par ailleurs, certains modèles de notre gamme sont directement conçus avec une protection intégrée, et offrent un niveau d’étanchéité IP65, idéal pour les applications en extérieur ou en milieux industriels.

6. La taille, le design et l’ergonomie

Les interrupteurs à bascule se déclinent en une multitude de modèles différents, avec des designs variés. Prenez notamment en compte dans votre choix :

• Le type d’actionneur (actionneur à rouleau, à tige, bat handle, bascule concave, bombée, plate ou incurvée…).
• La taille de la bascule.
• Le mode d’activation.
• Le marquage imprimé ou gravé : ON / OFF ; I/O ; symboles normalisés…
• Avec ou sans LED intégrée : certains interrupteurs à bascule sont rétroéclairés, ce qui permet de signaler visuellement leur état.
• La couleur : attention à respecter le code couleur applicable, le cas échéant (rouge pour arrêt, vert pour marche, jaune pour alerte…).
• L’accessibilité et la sécurité (verrouillage mécanique, couvert rabattable, boîtier scellé…).

Le choix de ces différents paramètres dépend avant tout de l’usage visé et du cadre d’utilisation. Ainsi, dans des environnements sombres, il faudra privilégier des interrupteurs équipés de LED.

7. Les matériaux

Pour garantir la bonne opérabilité et la robustesse de l’interrupteur à bascule, il est également important de choisir des matériaux adaptés à l’utilisation visée. En effet, ces derniers jouent un rôle non seulement dans la qualité de la commutation, mais aussi dans la sécurité du dispositif.

Le boîtier est généralement composé de plastique technique (polycarbonate, ABS, polyamide…), qui a l’avantage de résister à la chaleur, à la corrosion et aux chocs. Toutefois, pour des environnements plus contraignants (industrie lourde, notamment), il peut être nécessaire d’opter pour des boîtiers renforcés, en plastique ignifugé ou bien en métal.

Pour les contacts électriques, il faut privilégier les métaux à forte conductivité, comme le cuivre, l’argent ou les alliages argent-nickel. Certains modèles proposent également des contacts plaqués or afin d’offrir une haute précision et une meilleure résistance à l’oxydation.

Enfin, pour assurer l’étanchéité de l’interrupteur, privilégiez les modèles dotés de joints en silicone, de capuchons de protection et de membranes d’étanchéité.

8. La durée de vie

La durée de vie d’un interrupteur à bascule dépend principalement de sa fréquence d’utilisation et de la qualité de sa conception. Nos modèles sont conçus pour offrir une fiabilité durable, même en usage intensif. Pour les applications les plus exigeantes, notamment en milieu industriel, nous proposons des interrupteurs spécifiquement développés pour supporter un grand nombre de manipulations sans perte de performance.
 
 
En conclusion, les interrupteurs à bascule se distinguent non seulement par leur simplicité d’utilisation, mais aussi par l’immense diversité de modèles disponibles. Qu’il s’agisse de leurs caractéristiques techniques tels que la tension, l’intensité, le type de circuit ou de leur aspect physique, la taille, la forme, la couleur ou la finition, ils s’adaptent à tous les environnements, du grand public à l’industrie.